Le Musée Ethnographique de la Transylvanie, institution culturelle publique placée sous l'autorité du Conseil Départemental de Cluj, vous invite mercredi le 1er mars 2023, à partir de 17h00, au vernissage de l'exposition « Bestiaire de la Transylvanie » par Mme Rada Niță Josan, illustratrice et graphiste. L'événement aura lieu au siège de l'institution, Palatul Reduta, rue Memorandumului no. 21. L'exposition peut être visitée jusqu'au 2 avril de cette année.
Dans ce qui suit, nous vous proposons une présentation de l'exposition, reçue de son auteur.
« L’exposition présente les ouvrages que j'ai réalisés ces dernières années lors d'une résidence proposée par la galerie Visual Kontakt. J'ai créé une série de dessins à la plume et de gravures représentant une Transylvanie fabuleuse - des récits imaginaires de certains personnages inspirés de la mythologie et du folklore roumains, dans leurs fantastiques voyages à travers la Transylvanie médiévale, tout en mettant en évidence le patrimoine des villages saxons, à savoir les églises fortifiées.
Mon intention est donc de créer un panorama d'une Transylvanie fantastique où il y a des phénomènes météorologiques insolites, des invocations et des enchantements, dans le but de négocier une protection face à des êtres fabuleux, un lieu où l'on rencontre des personnages voyageurs, des visiteurs des forteresses saxonnes, des gardiens, où des personnages des œuvres de Hieronymus Bosch deviennent visiteurs et participants à des événements bizarres à Copșa Mare, etc. Il y a aussi un motif du feu, de l'église fortifiée en flammes, un symbole du patrimoine en danger, danger exprimé ici à travers quelques événements qui appartiennent au domaine du miraculeux, mais qui, en fait, parlent d'une réalité.
L'exposition se propose de familiariser le public avec une partie de l'architecture médiévale de cette région, mais aussi avec des créatures qui ont leurs racines dans l'imaginaire populaire roumain, complémentaire au mythe de Dracula auquel la Transylvanie et la Roumanie sont liées et promues. Je note cependant que les personnages de mon bestiaire sont des interprétations, et non des illustrations, des êtres auxquels je fais référence, et qu'il y a une certaine liberté dans la façon dont je les imagine.
En même temps, l'exposition est une rétrospective de gravures et d'ex-libris plus anciens, qui explorent à leur tour le patrimoine culturel roumain, mais aussi les interférences avec le patrimoine de l'espace centre-européen, notamment avec celui de la Pologne. Le dialogue entre le passé et le présent est un aspect que je cherche et discute dans ma création, en mettant l'accent sur le patrimoine culturel, sur le folklore, les croyances populaires et la mémoire du lieu. Cluj est présent dans plusieurs de mes ouvrages, et l'un d'eux est consacré au Musée Ethnographique de la Transylvanie, qui a une grande importance pour moi, et à l'ethnologue Romulus Vuia (son initiateur).
La plupart des personnages féminins de mes œuvres ont pour point de départ les paysannes des photographies trouvées dans des livres d'ethnographie ou dans des albums consacrés aux vêtements folkloriques, comme ceux de Denis Galloway, M. Fischer, N. Iuga, Nicolae Dunăre ou Florea B. Florescu. Ces personnages voyagent en Transylvanie et empruntent les traits des êtres surnaturels. J'ai essayé de mettre en valeur les splendides costumes roumains.
Mes ouvrages sont accompagnés de textes folkloriques (passages d'œuvres d'ethnologie et d'enchantements), qui sont un repère constant dans ma création, comme les recherches d'ethnologie de Simion Florea Marian, Tudor Pamfile, Elena Niculita Voronca, Gh. Pavelescu, Ovidiu Bîrlea , Ion Taloș et Mihai Coman. »