En pleine saison de chasse, le Musée Ethnographique de la Transylvanie vous propose pour l’objet du mois d'octobre le conteneur à poudre de fusil, fait en corne de cerf, un objet indispensable pour pratiquer la chasse aux armes à feu, à une époque où ce type d'arme n'était pas encore perfectionné.
Contrairement à d'autres types de cornes (par exemple la corne de bovins qui était principalement utilisée pour fabriquer divers outils présents dans les ménages), la corne de cerf était utilisée pour fabriquer des conteneurs à poudre utilisés par les chasseurs (surtout dans les régions montagneuses et dans les zones frontalières). Outre leur fonction pratique, ces conteneurs représentaient aussi un symbole du statut du propriétaire, étant également de véritables trophées de chasse.
Le conteneur à poudre que l’on voit dans l'image (numéro d'inventaire: N7364) est en corne de cerf (cervus elaphus). Il mesure 20 cm de haut et 18 cm de large, il est réalisé par façonnage, par creusement de l'intérieur et par polissage de l'extérieur à la pierre. La corne, ayant une forme à trois branches («cou», «poitrine» et deux «jambes»), est munie d’un bouchon en os sur chacune des jambes et, sur le cou, d’un bouchon en bois, ce dernier ayant un trou pour verser la poudre.
Le décor de la corne, réalisé d’une manière naïve, présente une scène de chasse. Comme motif central, il y a la rosace à six rayons (motif solaire), et aux extrémités - divers motifs géométriques. Deux anneaux de fer sont ajoutés au cou, auxquels une bande de cuir était attachée pour être portée à la bandoulière.
La représentation de la scène de chasse n'est pas accidentelle, elle prouve que le but premier du dessin, selon les anciennes croyances, était "d'attirer" le gibier et de réaliser la scène de chasse telle qu’elle était représentée sur le conteneur à poudre. En même temps, le symbole solaire représenté par la rosace (signe magique archaïque) était destiné à protéger de la pluie et à empêcher l'infiltration d'eau à l'intérieur du conteneur.
La corne à poudre, provenant du comté de Hunedoara, est entré dans le patrimoine du Musée Ethnographique de la Transylvanie de Cluj-Napoca en 1959.