L'Église catholique romaine célèbre le 28 décembre les saints enfants tués à Bethléem, sur ordre d'Hérode. Les Églises gréco-catholique et orthodoxe les commémorent le 29 décembre. Dans les communautés hongroises de Transylvanie, au jour des « Saints Martyrs » se sont superposées des pratiques magiques qui visent à assurer la santé et la prospérité. Ce jour-là, les garçons et les jeunes hommes rendaient visite aux familles qui avaient de jeunes filles, pour leur offrir du « raifort piquant » ou des « graines de moutarde », c'est-à-dire les toucher rituellement avec des fouets tressés pour cette occasion. Les jeunes hommes recevaient en retour des gâteaux, des fruits, des rubans et les enfants recevaient occasionnellement de l'argent.
Le fouet dans la photo (ainsi que quatre autres pièces similaires) a été fait pour la nouvelle exposition de base du musée, à Ditrău (dép. de Harghita), par Kelemen Lajos (1933-2013). Il connaissait ce métier car, dès l'enfance, il tressait lui-même son fouet utilisé dans la coutume, et plus tard, lorsqu'il n'était plus pratiquant, il en fabriquait pour les garçons et les jeunes hommes de la famille.
« Nous tissons le fouet utilisant des brindilles de saule, il y a environ six types de saules dans notre région. On doit toujours choisir les tiges fines et longues, poussées année-là. En automne, après la chute des feuilles, on peut déjà couper les brindilles, mais deux d'entre elles doivent être tressées pendant une journée, car les brindilles sèches se cassent. Si on les ramasse déjà gelées, elles doivent être laissées du soir au matin pour reprendre leur forme. On choisit les brindilles, on saisit la partie la plus fine et on les garde au-dessus du poêle, pour se réchauffer, se ramollir, puis on en fait un nœud à une extrémité. Il ne faut pas les garder longtemps au-dessus du poêle. Le fouet peut être tissé à partir de quatre, huit, douze ou seize brindilles, respectivement ; dans notre région, les plus courantes étaient celles faites de huit tiges. Si les brindilles sont très fines, une tige plus épaisse est insérée après le nœud, et ce sera le noyau du fouet.
Les brindilles sont divisées en deux, si l’on tisse sur huit brindilles, quatre de chaque côté. Si on part de la droite, on prend la tige d'en haut et on l'amène vers la gauche, on la passe parmi les tiges de la gauche, au milieu, on la plie vers la droite, sous les autres tiges. On fait de même avec les tiges à gauche. À la fin, on laisse une partie non tressée, et au-dessus de cette partie, on fait un lien solide au fouet» - nous dit-il.
Longueur : 45cm